En plein conflit mondial, dans la
nuit du 10 au 11 janvier 1916, une formidable explosion se produit dans
l'arsenal nommé le "Bastion des 18 Ponts", dans lequel se trouve habituellement
le matériel du Ier Corps d'Armée. Cette poudrière, constituée de 18 arches en
berceau et sur deux niveaux (d'où le nom de "18 Ponts") sert
temporairement d'entrepôt de munitions et d'explosifs aux allemands pendant la
guerre.
L'explosion et la force de
déflagration sont réellement extraordinaires: au total, plus de 700
maisons et 21 usines sont détruites ou sévèrement endommagées (rues Kellermann,
Desaix, de Trévise, de Ronchin, Alain-de-Lille, boulevard de Belfort). Les
dommages s'étendent ponctuellement au-delà du territoire communal lillois. Le
bruit de la déflagration aurait été entendu à plusieurs dizaines de kilomètres à
la ronde. Le bilan humain est très lourd: on compte plus de 100 victimes
civiles¹.
Sur cette carte postale, dont la
vue est prise depuis les remparts proches de la
porte de Valenciennes, on aperçoit
l'étendue du désastre: l'outil de travail de milliers de travailleurs est
anéanti, les maisons rasées, les arbres dépouillés. La filature Wallaert
et la
retorderie de coton Le Blan, visibles à l'arrière plan, sont littéralement soufflées.
Un monument aux Morts, nommé
"Monument des 18 Ponts" a par la suite été
édifié légèrement en retrait de la rue de Maubeuge.
Une petite rue porte aujourd'hui encore le nom des 18 Ponts, perpendiculairement au
boulevard de Belfort.
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Moulins-Lille
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