Editeur : Delsart Année : 1913
Les origines de l'église Saint-Maurice remonteraient au début du XIe siècle. Citée dans la Charte de 1066, l'église Saint-Maurice représente la première paroisse du village de Fins, à l'époque où celui-ci n'était pas encore rattaché à la cité lilloise (son annexion à la ville de Lille remonte au début du XIIIe siècle¹, puis au nouveau périmètre fortifié suite au IIe agrandissement de 1273).
L'église primitive, dont nous ne savons rien, est remplacée par un édifice ogival au XIIIe siècle. Ce dernier disparaît au profit d'une nouvelle construction cruciforme à trois nefs au XIVe siècle. Cette même construction, qui a partiellement subsisté au cœur de l'édifice actuel, a été fortement remaniée au XVe siècle dans le sens de la longueur. L'église Saint-Maurice dispose alors des caractéristiques d'une hallekerque flamande, flanquée d'une tour carrée¹.
Au XVIe siècle, l'église Saint-Maurice est de nouveau agrandie dans le sens de la largeur cette fois, avec l'ajout de deux nefs supplémentaires. Au XVIIe siècle, les voûtes et le toit sont homogénéisés, et les deux nefs extrêmes légèrement prolongés du côté de l'abside¹.
Jusqu'aux années 1860, l'église Saint-Maurice demeure dans cet état. Le quartier qui l'entoure est constitué d'un parcellaire ancien et sinistre. Les rues ont une connotation morbide et rappellent l'établissement, en ces lieux, de l'ancien cimetière Saint-Maurice aujourd'hui disparu: rue du Noir-Moreau, rue des Os-Rongés, rue des Morts...
A partir de 1868, l'église Saint-Maurice connaît une transformation de grande ampleur: les cinq nefs se dotent de trois travées supplémentaires. Cette modification entraîne la disparition de la façade des XVe et XVIe siècles. La nouvelle façade, celle que nous connaissons aujourd'hui, est flanquée d'une nouvelle tour surmontée d'une flèche de pierre qui répond à la plus pure tradition flamande. A l'opposé, des sacristies sont construites à l'arrière de l'abside du XVe siècle¹. C'est l'édifice tel que nous le connaissons aujourd'hui.
L'agrandissement de l'église Saint-Maurice entraîne l'ouverture d'un large parvis qui débouche jusque sur larue de Paris. Le contour de Saint-Maurice et la rue des Os-Rongés sont partiellement régularisés et deviennent le parvis Saint-Maurice. La rue du Noir-Moreau, quant à elle, disparaît définitivement.
◊ ¹ : Les églises de la Flandre française, E. Lotthé, 1942 - pages 72-77 |