cartes
postales - documents anciens - études historiques
Canteleu -
Bois-Blancs
L’îlot des Bois-Blancs aurait pu
passer inaperçu si l’histoire industrielle ne l'avait pas concerné.
Ce territoire d'abord quasiment
inhabité, appartenant au faubourg de Canteleu (commune d’Esquermes) jusqu’en 1858, à la frontière avec la ville voisine de
Lomme, vit longtemps d’une industrie locale. Accessible par le tortueux chemin
des Bois-Blancs, le faubourg tire vraisemblablement son origine des nombreux
saules ou peupliers blancs qui bordaient la Deûle et la rivière de l'Arbonnoise sur le site.
Administrativement rattaché à Lille
en 1858, le quartier des Bois-Blancs demeure cependant un faubourg extra-muros.
Son détachement à la nouvelle ville fortifiée lui permet d’être temporairement
épargné par la révolution industrielle et l’urbanisation galopante.
Ce n’est qu’à l'aube du XXe siècle
que le quartier des Bois-Blancs connaît une profonde métamorphose. Les
industriels, de nouveau confrontés à une problématique d’espace sur le périmètre
de la nouvelle ville fortifiée, implantent de véritables empires du textile,
dont l’immense filature et retorderie de coton Le Blan. Cette forte
industrialisation se poursuit jusqu’à la commune de Lomme voisine.
L’urbanisation est spectaculaire
dans ce faubourg : l’îlot est rapidement recouvert d’habitations et
l’urbanisation s’étire jusqu’aux limites occidentales du périmètre administratif
lillois. Les vieilles maisons de bois côtoient des constructions neuves et bon
marché, habitées par des centaines de familles d’ouvriers.
Paradoxalement, les leçons tirées
des révoltes sociales de la fin du XIXe siècle sont visibles dans le faubourg
des Bois-Blancs, certes animé d’une grande popularité, mais dont les conditions
de vie demeurent bien plus décentes que dans certains autres quartiers
lillois prématurément industrialisés.