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postales - documents anciens - études historiques
Moulins-Lille
Le seul nom de Moulins suffit à
rappeler la vocation manufacturière et industrielle de ce territoire lillois méconnu.
Rattaché à la commune de Wazemmes
jusqu’en 1833, le faubourg des Malades (puis de Paris), qui tire son nom d’une
léproserie, vit de l’agriculture et de nombreuses huileries qui parsèment la
chaussée de Lille à Douai, puis celle de Lille à Arras.
Durant le XIXe siècle, le faubourg
de Paris connaît un essor considérable : les terrains disponibles, secs et
stables
(contrairement à ceux d’Esquermes ou du centre historique de Wazemmes)
favorisent l’implantation de filatures. Rapidement, le faubourg s'industrialise
mais pâtit du manque de proximité avec la municipalité de Wazemmes en dépit
de son développement démographique.
En 1833, il est décidé de détacher
le faubourg de Paris de la commune de Wazemmes, et de lui attribuer une
complète autonomie. Ainsi naît la commune de Moulins-Lille. La dénomination fait
tout naturellement référence aux nombreuses infrastructures construites pour moudre
les grains.
Moulins-Lille conserve son
autonomie jusqu’en 1858, date à laquelle elle est annexée à la ville de Lille (avec
les communes de Fives, de Wazemmes et d'Esquermes). Géographiquement excentré dans le
nouveau périmètre fortifié, le quartier de Moulins connaît une urbanisation très
importante, en lien avec l’implantation de nombreuses usines. Les moulins sont
inéluctablement délaissés au profit des filatures, et l'ancienne commune
manufacturière et rurale devient un centre industriel.
Les conditions de vie dans le
quartier de Moulins sont très dures. Le logement est marqué par une importante
proportion de courées. Symbole d’une forte mobilisation locale en faveur des
ouvriers, la coopérative de l’Union reflète toute la nécessité de porter
assistance aux plus démunis, c'est-à-dire à la majorité de la population du
quartier.